Si, comme moi, vous êtes une femme, vous faites partie de la moitié féminine de l’humanité. La moitié ! Ce n’est pas quantité négligeable, n’est-ce pas ? Et pourtant, voyons-nous ou
entendons-nous autant cette moitié de l’humanité que l’autre ? Non. Non, et depuis tous temps. Mais heureusement, grâce à The 51 FUND dont je vous parlais dans mon précédent blog post, enfin, au
21ème siècle, cela va changer.
On n’en a pas forcément conscience, mais l’impact du cinéma et des séries télévisées sur nos vies est énorme. Pourquoi ?
Parce que les histoires inventées par les Hommes sont le plus vieil enseignement de l’humanité. Que ce soient les histoires orales transmises de bouche à oreille de générations en générations,
les jeux vidéo, ou les livres, le théâtre, les films ou les séries, de tout temps et depuis toujours, nous nous projetons dans la vie réelle à travers les histoires ; nous appréhendons le monde à
travers les histoires ; nous nous comprenons et nous situons dans la société à travers les histoires.
Qui invente les histoires ? Qui traduit le monde au travers des histoires ? Les femmes et les hommes.
Qui a la possibilité de diffuser ses histoires ? Là, il semblerait que ce soient plus les hommes. Voici ce que nous en dit Naomi McDougall Jones :
« À une époque où le monde est débordé par des problèmes de profondeur et de poids, il est facile de considérer les films comme un simple divertissement, comme une chose indigne peut-être de
notre temps et de nos ressources. Mais faire cela, c’est oublier que le temps d’impact d’un film est bien plus long qu’une heure trente passée dans une salle de cinéma.
L'impact de cette narration représentant presque exclusivement la perspective masculine, en omettant l'expérience de 51% de notre population est donc profond (les femmes représentent 51% de la
population aux USA). Elle se répercute sur notre vie quotidienne, façonne notre comportement, nos relations et nos identités, touchant les filles, les garçons, les hommes et les femmes. »
Mais il y en a, des films réalisés par des femmes réalisatrices ou avec des premiers rôles féminins ! me direz-vous.
Oui, il y en a. Mais combien ? Je vais vous le dire :
Aux États-Unis, « si vous avez vu principalement des films américains dans votre vie, 95% de l'ensemble des films que vous avez vus ont été réalisés par des hommes. Entre 80 et 90% de tous les
personnages principaux que vous avez vus étaient des hommes. » Naomi McD J.
En France, seulement 21% des longs métrages sont réalisés par des femmes. Seulement 27% des avances sur recettes qui ont pour objectif d’encourager la réalisation des premiers films ont été
attribués à des projets de femmes réalisatrices. N’abordons même pas le sujet du salaire moyen d’une réalisatrice de long métrage qui est ainsi inférieur de 42% à celui d’un réalisateur !
« Mais », m’objecterez-vous encore, « quelle importance qu’un film soit écrit et réalisé par un homme ou une femme, pourvu qu’il soit bon ? »
Les histoires racontées dans les films, comme toutes les histoires quelques soient leur support, représentent une vision de nos vies. Si les femmes y ont toujours le second rôle, y sont toujours
faibles ou isolées, ont toujours besoin du secours d’un homme pour survivre ; si leur pensée et leur parole sont toujours moindres en quantité et en qualité que celle des hommes, c’est ainsi que
se verront les femmes. Il n’est pas question ici, de prendre le pouvoir que les hommes se sont attribués depuis la nuit des temps. Il est seulement question de rééquilibrer harmonieusement
l’humanité. Voici ce qu’en dit Geena Davis :
« Le fait est que les femmes sont sérieusement sous-représentées dans presque tous les secteurs du monde, pas seulement à l'écran. Mais pour la plupart, nous ne sommes tout simplement pas
conscients de l’ampleur. Et les images médiatiques exercent une puissante influence sur la création et la perpétuation de nos préjugés inconscients. Cependant, les images médiatiques peuvent
également avoir un impact très positif sur nos perceptions. Le temps de faire un film, nous pouvons changer l'avenir. »
Grâce, entre autres, à cette toute nouvelle maison de production, THE 51 FUND, les spectateurs, femmes
et hommes, pourront enfin voir des histoires écrites et réalisées par des femmes.
Si une petite voix vous susurre : Films de femmes ? Eau de rose et ennui garantis !
Faites-la taire en allant les voir, ces films ! Car contrairement à ce que certains hommes pensent, les femmes ne peuvent pas être rangées dans uniquement quatre cases : la fille, la mère, la
femme fatale ou l’ange de bonté. Les femmes sont aussi diverses que les histoires qu’elle pourront enfin conter, que les films qu’elles pourront enfin réaliser ! Nous verrons surtout que les
femmes n’ont pas à être en concurrence, mais savent être solidaires et/ou amies.
D’ailleurs, THE 51 FUND, ce sont quelques femmes de talent, aux carrières éprouvées et couronnées de succès ont décidé, ensemble, de créer leur propre maison de production. Une belle histoire de
solidarité féminine, une belle histoire de cœur que je vous présente ici.
En novembre 2018, THE 51 FUND est né. C’est un fonds d’investissement qui financera des films écrits et réalisés par des femmes. THE 51 FUND est la création de femmes talentueuses et
visionnaires, aux brillantes carrières dans le cinéma et la finance : Naomi McDougall Jones, Jessica Goodman, Lois Scott, Caitlin Gold, Lindsay Lanzillotta.
THE 51 FUND, c’est les voix des femmes étouffées depuis des siècles, mais enfin entendues, telle celle de George Sand, dans Indiana, en 1832 :
« La cause que je défendais est-elle donc si petite ? C'est celle de la moitié du genre humain, c'est celle du genre humain tout entier ; car le malheur de la femme entraîne celui de l'homme,
comme celui de l'esclave entraîne celui du maître. »
Enfin, au 21ème siècle, The 51 Fund apportera dans le cinéma une vision de femmes, une vision neuve et plein d’allégresse d’un univers encore à découvrir. Ce n’est pas un vain espoir de croire
que plus tard, grâce à la diffusion des histoires des femmes, il viendra des femmes qui exploreront d’autres aspects féminins de l’univers. Et ce nouvel univers enfin équilibré, nous surprendra
tous merveilleusement.
Merci aux extraordinaires fondatrices de THE 51 FUND, qui, par leur investissement, leur travail, leur engagement, vont changer nos vies de femmes, celles de nos filles, celles des Hommes en
général.
« En changeant les histoires, nous pouvons vraiment changer le monde. » Naomi McDougall Jones.
Gabrielle Dubois,
Romancière,
Founding General Partner of THE 51 FUND
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