Ma grand-mère me disait : « Maintenant, les filles peuvent faire une carrière. Mais elles ne trouvent pas de maris. Ou alors, elles ne se consacrent pas assez à leur mari, alors, il les quitte,
alors, elles mènent une vie dissolue… »
Ma mère me disait : « Je trouve que tu es la meilleure danseuse de ta classe de danse. Mais tu sais, je suis partiale, aussi : tu es ma fille. De toute façon, tu ne seras jamais danseuse étoile.
»
Mon père me disait : « Tu te débrouilles bien, au basket-ball. Bon, c’est sûr, tu n’es que dans une petite équipe… »
L’homme qui m’a agressé, quand j’étais adolescente a dit à mon corps : « C’est tout ce que tu mérites. »
Les adultes qui ne m’ont pas entendue ont dit à mon esprit : « Tu ne vaux rien. »
Seul mon cœur me disait : « Tu es capable de grandes et belles choses. » Mais sa voix a été étouffée par toutes les autres. La voix de mon cœur, même moi, surtout moi, je n’ai pas su l’écouter.
J’ai cru toutes les autres voix. Pendant trente-trois ans. C’est long. C’est dommage. C’est perdu. C’est la vie !
Je sais que les expériences d’autrui n’ont de valeur que pour autrui. Je sais que c’est à chacun de nous de se sauver soi-même. Mais malgré tout, je ne peux m’empêcher de vous écrire : n’écoutons
que les voix de nos cœurs. Nous seuls savons ce qui est bon pour nous. Nous seuls connaissons notre propre valeur. Nous seuls pouvons faire notre propre bonheur.
Est-ce égoïste, de penser à son propre bonheur ?
Non. Être heureux est le seul moyen de rendre heureux ceux qu’on aime et qui nous aiment.
Quand on se dévalorise, comment peut-on valoriser les autres ?
Quand on n’a pas confiance en soi, comment peut-on soutenir la confiance des autres ?
Quand on n’est pas sûr de soi, comment peut-on être une base forte et fiable pour les autres, pour sa propre famille ?
Être heureux ne veut pas dire : nager béatement dans un bonheur sans nuage. Non. Qui pourrait prétendre avoir eu, ou avoir à l’avenir une vie sans nuages, sans difficultés extérieures !
Mais n’ayons pas peur ! N’ayons pas peur de la vie ! N’ayons pas peur, surtout, de nous-mêmes !
Être heureux, c’est être en paix avec soi-même. C’est tenter de créer, chaque jour, son propre bonheur. C’est la quête du bonheur, la création, qui rend heureux.
Et la création, ce n’est pas uniquement écrire le roman du siècle ou peindre le tableau du siècle. La création, c’est cuisiner le repas que l’on va partager avec sa famille ou ses amis ; c’est
réussir, au quotidien, une relation durable et harmonieuse avec son partenaire de vie ; c’est éduquer ses enfants pour en faire des adultes heureux, responsables et sociables ; c’est offrir un
sourire, un geste qui engendreront du bonheur, j’allais écrire, du bonheur fugace ou durable, petit ou grand. Mais je crois qu’un bonheur n’est ni qualifiable ni quantifiable.
Quand vous souriez à la caissière de votre supermarché, qui sait comment ce petit sourire va lui profiter ? Comment à son tour, elle en fera profiter le client suivant… ? Quand vous soutenez une
cause qui vous tient à cœur, même à un très modeste niveau, vous ajoutez votre énergie au mouvement d’ensemble et ce n’est pas négligeable.
Raconter sa propre histoire, ce n’est pas forcément écrire un livre. Raconter sa propre histoire, c’est vivre sa propre vie. Pas la vie que votre enfance, votre entourage ou la société vous a
assignée. Mais la vie qui est en vous, celle que vous dicte votre cœur qui est unique. Je vous l’accorde, ce n’est pas facile ! Mais le chemin vaut le détour !
Qu’est-ce qui vous attend ? Un voyage plus ou moins long à l’intérieur de vous-mêmes.
À quoi cela sert-il ? Eh bien, chacun de nous, être humain, est mis, depuis son enfance, par nos parents, les coutumes, la société, l’habitude, sur une voie toute tracée, mais une voie qui, bien
souvent, tourne en rond. Quand on se sent à l’étroit ou pas confortable sur la voie qui nous a été attribuée, si marcher sur cette voie nous donne mal aux pieds, au dos, à la tête, au cœur, une
seule solution : trouver sa propre voie ! Ce n’est pas facile, on fait des essais, on se trompe de chemin, on en essaie d’autres...
Ah, mais quand enfin on trouve sa voie, même si elle est longue, même si elle est épuisante, marcher est enfin valorisant, marcher prend enfin un sens !
Et qui sait ? Peut-être vous révélerez-vous être une grande femme aux yeux du monde ? Ce qui est sûr c’est que vous vous révélerez être une femme merveilleuse à vos propres yeux, aux yeux de ceux
qui vous aiment, et ça, ce n’est que du bonheur !
Gabrielle Dubois©
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Lien vers quelques pages de bonheur
Le futur est féminin