THE 51 FUND, future Major du cinéma américain,
par Gabrielle Dubois©
Une toute nouvelle future « Major » du cinéma américain vient de naître : THE 51 FUND.
51 parce que 51% de la population aux États-Unis sont des femmes.
Le déclencheur de cette belle aventure de femmes, de cœur et d’argent, oui, c’est possible ! est le TED Talk de Naomi McDougall Jones : « Ce que c’est qu’être une femme à
Hollywood. »
Les femmes du 51 FUND
Naomi McDougall Jones est une actrice primée, écrivaine,
productrice de films basée à New York. Elle a écrit, produit et joué Imagine I'm Beautiful, en 2014 et vient de sortir son second film Bite Me, comédie romantique subversive, dont elle est la scénariste, réalisatrice et actrice principale. Naomi est leader
d'opinion et militante pour la promotion de la parité hommes-femmes à l'écran et dans la vie.
Lois Scott, alors directrice financière de la ville de Chicago et première femme dans l’histoire à obtenir ce poste, en écoutant le TED de Naomi, elle a pensé que parler n’était
qu’un début.
Lois Scott a derrière elle une carrière exemplaire dans la haute finance tant privée que publique sous Obama. Elle ne conçoit la finance qu’éthique, et s’investit dans des initiatives civiques
clés, des causes philanthropiques et des investissements sociaux.
Pour faire une place aux femmes dans le cinéma, Lois Scott a proposé à Naomi McDougall Jones de créer une maison de production de films de femmes. Ainsi est née l’idée de fonder The 51 Fund, un
fonds d’investissement de capital-risque qui finance des films écrits, réalisés et produits par des femmes. Ensemble, elles ont cherché une directrice pour leur entreprise et une femme de talent
s’est associée à leur projet :
Jessica Sandler Goodman a travaillé à Universal Pictures, Warner Bros et 20th Century Fox. Elle a supervisé plus de trente films qui ont rapporté plus de deux milliards de
dollars au box-office. Au cours de son mandat chez Warner Bros, Jessica Goodman a remarqué une lacune sur le marché des films destinés aux femmes et a poussé le studio traditionnellement masculin
à remplir ce créneau en concevant des séries dont les personnages principaux sont des adolescentes, séries à budget limité pour Disney TV ou encore Nickelodeon. Elle collabore avec des
organisations caritatives nationales.
Deux autres femmes se sont aussi associées à THE 51 FUND :
Caitlin Gold est réalisatrice et cofondatrice de la société de production Nine Lives Pictures, basée à New York. Caitlin a été responsable des acquisitions chez Candy Factory
Films, Lionsgate, Seed & Spark. Caitlin est ravie de s'associer à l’effort critique de THE 51 FUND visant à instaurer l'égalité dans le monde du cinéma.
Lindsay Lanzillotta, productrice indépendante, a créé Candleridge Entertainment, qui soutient les cinéastes et découvre de nouveaux talents. De Toronto, elle vit maintenant à Los
Angeles.
Ce sont donc des femmes riches de talents, aux brillantes carrières dans le cinéma et la finance qui sont à la tête de THE 51 FUND.
THE 51 FUND en quelques chiffres
THE 51 FUND est une société de production et de distribution de films écrits et réalisés par des femmes et dont le personnage principal est féminin.
La taille d’un investissement de producteur dans le fonds sera d’un minimum de 500 mille dollars. Le budget moyen du film cible ira de 500 mille dollars à 15 millions de dollars.
La proposition de valeur unique du 51 Fund et le moment opportun de sa stratégie vont lui permettre de générer un excellent taux de rendement sur cinq ans. Est-ce de l’optimisme ?
Non. Ce taux de rendement espéré est le résultat d’une analyse du marché de l’industrie du film américain depuis les années 2010.
Le cinéma américain, une industrie rentable
L'industrie du film dans son ensemble est restée solidement rentable au fil des ans. Le rendement annuel moyen des premières années de 2010 pour l’ensemble de l’industrie a été de 20%.
Ce qui intéresse encore plus THE 51 FUND est que les résultats financiers sont encore plus impressionnants pour les films produits par des femmes. Cette catégorie a surperformé le secteur dans
tous les domaines fonctionnels (producteur, réalisateur, scénariste, premier rôle). Dans le cas le plus remarquable, le retour sur investissement des films de scénaristes femmes a été presque
trois fois supérieur à celui des films de scénaristes masculins (53% contre 18%). Clairement, il y a une opportunité qu’ont saisie les femmes dirigeantes de THE 51 FUND.
Alors que l’industrie hollywoodienne ignore les données du marché, elles ont choisi de sortir des sentiers battus et d’appliquer une nouvelle solution à un problème reconnu.
Le but de THE 51 FUND
Fournir au public le contenu de haute qualité qu’il exige en finançant des projets de films de haut calibre dans tous les genres, sélectionnés par une équipe de créateurs de goût soigneusement
préparée, qui possède des antécédents inégalés en matière de cinéma et d'investissement. THE 51 FUND financera des films de tous genres, créant ainsi un contenu nouveau qui plaira à un public de
tous sexes, horizons et intérêts.
Perturber les cycles industriels enracinés qui mènent à une narration obsolète et cynique.
Élever considérablement les opportunités de carrière d'un nombre important de cinéastes femmes remarquables qui rongent leur frein aux portes d’Hollywood. Et démontrer qu’un fonds diversifié de
films donnant une voix cinématographique aux 51% féminins de la population, est une classe d’actifs viable, un modèle financier averti.
Quand THE 51 FUND va-t-il choisir ses premiers projets ?
THE 51 FUND est officiellement né le 5 novembre 2018.
Déjà, des centaines de soumissions venues de réalisatrices du monde entier lui ont été faites. Cet intérêt confirme la conviction de THE 51 FUND qu'il existe un arriéré impressionnant de projets
de grande qualité conçus par des cinéastes femmes déjà reconnues ayant d’excellents antécédents, ainsi que par des jeunes talents inexploités, qui ont été dans l’impossibilité de trouver un
financement par le biais du système actuel en panne.
Mais tous les espoirs ne seront pas comblés. La sélection sera rigoureuse et la barre très haute.
Le processus de THE 51 FUND
Un projet de film devra être de la plus haute qualité artistique et de la plus grande viabilité commerciale.
Les réalisatrices qui soumettent un projet doivent déjà avoir réalisé un long métrage qui aura été distribué (des exceptions peuvent être faites) ; Soumettre le budget complet, le plan financier
et le plan de distribution démontrant le recouvrement ; Faire preuve d'une grande valeur artistique lors de la soumission du scénario ; Avoir un producteur, réalisateur, scénariste ayant fait ses
preuves ; Fournir un plan d'urgence documentant la résilience et la ténacité à faire face aux obstacles imprévus.
Comme on le voit, l’industrie du rêve n’est pas basée uniquement sur les dons artistiques, loin de là. Les réalisatrices doivent avoir déjà des antécédents de combattantes pour avoir menées
seules, à bien, des films de la production à la distribution en passant par la réalisation. Elles doivent être des financières, des meneuses d’hommes, des résistantes.
Pourquoi ne produire que des films faits par des femmes ?
Les femmes scénaristes racontent des histoires qui touchent directement le public de femmes historiquement sous-exploité, des consommatrices avides de films qui reflètent leur propre expérience
du monde.
« Les femmes reçoivent moins d’argent pour faire leurs films, mais leur retour sur investissement est plus élevé dans tous les domaines… Les femmes l’écrase, mais personne ne le sait. C'est la
blague. Tout le monde pense que si vous pariez sur les femmes, vous perdez. Mais les données disent que si vous voulez rentabiliser votre capital, vous devriez parier sur les femmes. » Stephan
Paternot, PDG de Slated
THE 51 FUND croit en un avenir d’égalité et de compréhension entre les hommes et les femmes. Ainsi, comme les femmes regardent des films créés par des hommes, contrairement aux mythes dépassés de
l’industrie, l’audience masculine réagit également positivement au contenu généré par les femmes.
Investir dans les films de femmes est rentable et éthique
Alors que le marché de l'industrie cinématographique crée une opportunité d'investissement excitante, le paysage de l'investissement a également changé ces dernières années. Les investisseurs
exigent de plus en plus que leurs investissements aient également un impact social. L’investissement socialement responsable a une croissance de plus de 10% par an aux États-Unis et n’est pas
synonyme de perte de rendement.
Avec les taux de rendement limités et volatils des autres classes d'actifs, investir pour l'impact social d’un film et investir dans les films de femmes n'est pas seulement la bonne chose à faire
: c'est la chose intelligente à faire.
De l’importance de la narratrice
« Le fait est que les femmes sont sérieusement sous-représentées dans presque tous les secteurs du monde, pas seulement à l'écran. Mais pour la plupart, nous ne sommes tout simplement pas
conscients de l’ampleur. Et les images médiatiques exercent une puissante influence sur la création et la perpétuation de nos préjugés inconscients. Cependant, les images médiatiques peuvent
également avoir un impact très positif sur nos perceptions. Le temps qu'il faut pour faire un film, nous pouvons changer l'avenir. »
Geena Davis, Institut Geena Davis on Gender in Media.
On n’en a pas forcément conscience, mais l’impact des histoires, du cinéma et des séries télévisées sur nos vies est énorme. Pourquoi ?
Parce que films sont des histoires et que les histoires inventées par les Hommes sont le plus vieil enseignement de l’humanité. Que ce soient les histoires orales transmises de bouche à oreille
de générations en générations, les jeux vidéo ou les livres, le théâtre, les films ou les séries, de tout temps et depuis toujours, nous nous projetons dans la vie réelle, nous appréhendons le
monde, nous nous comprenons et nous situons dans la société par le biais des histoires.
Les femmes sont 50% de la population mondiale, inventent tout autant d’histoires que les hommes, il est juste qu’elles puissent en raconter et diffuser tout autant.
« La narration n'est donc pas une frivolité. (…) En 2017, l’Américain moyen consomme dix heures par jour de médias, le cinéma est la forme de narration de notre société. (…)
À une époque où le monde est débordé par des problèmes de profondeur et de poids, il est facile de considérer les films comme un simple divertissement, comme une chose indigne peut-être de notre
temps et de nos ressources. Mais faire cela, c’est oublier que le temps d’impact d’un film est bien plus long qu’une heure trente.
L'impact de cette narration représentant presque exclusivement la perspective masculine, en omettant l'expérience de 51% de notre population est donc profond. Elle se répercute sur notre vie
quotidienne, façonne notre comportement, nos relations et nos identités, touchant les filles, les garçons, les hommes et les femmes (…)
Ça nous affecte tous. On ne peut même pas imaginer à quel point, car c'est tout ce qu'on a toujours connu. (…)
En changeant l'histoire, nous pouvons vraiment changer le monde. »
Naomi McDougall Jones.
GabrielleDubois©,
Écrivain,
Founding General Partner de THE 51 FUND