Les lectrices et lecteurs sont souvent considérés comme des bêtes archaïques, asociales et solitaires. Au contraire, les lecteurs ne seraient-ils pas les plus humains des humains ?
Si nous, lectrices et lecteurs, nous attachons tant à la littérature, c’est pour y chercher des exemples du beau, du grand, du juste, du bon. C’est pour y trouver un attendrissement salutaire à
la douleur humaine. La littérature est comme un coffre aux trésors. Elle conserve, dans ses livres, toutes les afflictions et les affections du monde, depuis que l’écriture existe.
En voulant à tout prix que nos vies soient une image parfaite d’un bonheur fictif, nous sommes devenus égoïstes de notre temps : nous n’en avons jamais assez pour nous-mêmes.
Alors, quand un malheur s’abat sur nous, notre isolement revient violemment nous frapper tel un boomerang. Notre affliction ne peut être soulagée par aucune affection : personne ne peut nous
prendre en pitié, sauf… la littérature !
La littérature nous présente des méditations générales qui nous élèvent au-dessus de nos peines personnelles. La littérature nous montre des exemples d’émotions semblables aux nôtres et qui nous
touchent. La littérature nous décrit des peines semblables aux nôtres qui nous aident à surmonter nos propres malheurs, en plaignant ceux qui les vivent aussi ou les ont déjà vécues.
La littérature est vivante, c’est une amie, une famille, une maison, un pays.
Dans ce coffre aux trésors qu’est la littérature, on trouve tous les secrets de l’âme humaine et la consolation qui nous aident à vivre dans notre présent.
Nous, lectrices et lecteurs, sommes les heureux membres d’une société solidaire composée d’écrivains qui nous parlent et de de lectrices et lecteurs qui partagent nos lectures.
Vous qui ne lisez pas, venez nous rejoindre ! Dans notre société, il y a autant de place que dans le cœur d’une mère qui s’agrandit à la venue de chaque nouvel enfant.©
Gabrielle Dubois©