Ma nièce et filleule vient de donner naissance à un adorable petit Antone.
Ce bébé est le premier d’une nouvelle génération dans notre famille. À l’heure où j’écris ce texte, Antone a deux jours d’existence. Il est tout petit, tout mignon, tout merveilleux, tout plein
de mystère surtout. Qu’aimera-t-il ? Quel sera son caractère ? Quel enfant sera-t-il ? Quel adulte deviendra-t-il ? Nous n’avons qu’une seule certitude : Antone fait partie des bébés chanceux qui
reçoivent tout l’amour et l’attention qui leur sont dus.
Cette naissance, qui a fait de moi une grand-tante toute émue, m’a donné à réfléchir. Alors que nous sommes parait-il si nombreux, nous avons les moyens de choisir ou non de mettre au monde un
nouvel être humain. Pourquoi faisons-nous des enfants ? Pourquoi en ai-je fait deux il y a une vingtaine d’années ?
Est-ce l’animal en nous qui nous commande de nous reproduire pour préserver l’espèce ? Peut-être. De même que le nouveau-né trouve le moyen de manifester sa faim pour être rassasié ou son
inconfort pour être lavé et changé, nous avons encore des instincts qui nous rappellent comment vivre. Et peut-être devrions-nous les écouter plus souvent, mais ça, c’est un autre sujet…
Mais il y a bien autre chose, non ? Qu’a-t-elle de plus que l’instinct de reproduction, cette naissance d’un bébé humain attendue avec espoir et fébrilité ?
Elle est unique parce que chaque nouveau-né est unique. Il n’est pas un chien parmi les chiens, ni une fleur parmi les fleurs. Un enfant n’est pas la reproduction d’un autre humain. Un enfant est
autre, un enfant est neuf.
On le désire, on l’attend, on l’espère, on le fête parce qu’on a foi en sa capacité d’aimer, de créer, d’innover. On a l’espoir qu’il agisse pour lui et pour les autres mieux que ce que nous
avons fait. Surtout, on a tant d’amour à donner.
Donner naissance à un nouvel être humain, ce n’est que produire des pages blanches. Un nouveau-né est la lettre majuscule et enluminée de la première phrase d’une histoire inédite, inimaginable.
Il est les points d’exclamation de l’émerveillement, il est les points d’interrogation de la surprise. Un nouveau-né est l’auteur d’un nouveau roman qu’on lira au fur et à mesure de sa vie.
L’enfant nouveau aura la liberté d’écrire l’histoire à sa façon et ceux qui l’ont mis au monde n’auront sur lui que l’impact qu’il les laissera avoir.
Le nouveau-né est une création aléatoire, incontrôlable et merveilleuse. Il représente notre foi en l’être humain, malgré tous ses défauts et toutes ses fautes. Le nouveau-né est l’espoir d’un
monde meilleur et d’un amour plus grand.
Bienvenue, Antone !
Gabrielle Dubois