1827, États-Unis. Annie, 18 ans, a arrêté l’école à 14 ans pour travailler. Carl, 20 ans, vient d’une famille ouvrière pauvre qui l’a poussé jusqu’à l’université de droit, qui n’est pas gratuite.
Carl est très intelligent, étudie assidûment en cumulant deux jobs pour survivre quand Annie et lui se marient par amour.
Tous deux sont ignorants de la vie à deux. Le premier jour, Carl s’avère brutal et impatient au début, alors qu’il est en même temps plein d’amour et de respect pour sa jeune épouse. Mais Annie
est compréhensive mais surtout droite et sans compromis et lui met de suite les points sur les i. Naïve mais opiniâtre, elle n’accepte aucun comportement qui pourrait la blesser. Alors comment se
fait-il qu’elle reste avec Carl ?
C’est qu’Annie est fine, très fine, plus fine que Carl. Si lui n’a pas réfléchi aux comportements masculins acceptés, elle, par contre, a un sens inné de la justice, de sa place: celle que sa
famille et la société voudrait lui assigner à l’opposé de celle qu’inconsciemment elle sent être la sienne.
Survivre de petits boulots; partager à deux une unique chambre chez une logeuse; observer ce monde universitaire qui semble inaccessible à Annie sans argent ni éducation; mais tout faire,
obstinément, avec gentillesse et respect, pour concilier mariage (heureux !) et études de Carl promesses d’avenir; trouver le moyen de s’éduquer elle-même avec le soutien inconditionnel de son
jeune mari; c’est la vie d’Annie, une féministe tout en douceur.
Certains trouvent ce roman trop «gentil», pas moi.
La joie du matin est un exemple à suivre, non pas d’optimisme imbécile, ni d’acceptation aveugle de son sort, non. C’est une illustration de ce que peut être la vie quand on ne la prend pas de
front, quand on l’attaque sans rage, positivement, avec humour et foi en soi:
«C’était la théorie d’Annie qu’il y avait des compensations à tout. Sa façon de penser était la suivante: chaque nuage est bordé d’une ligne argentée.»
Un petit couple inoubliable, décidé à être heureux, un roman qui pose un sourire heureux sur vos lèvres et l’y laisse…