Extrait Violette et Napoléon

Violette et Napoléon, Gabrielle Dubois
Violette et Napoléon, Gabrielle Dubois

1808, Napoléon est reçu à Toulouse : les destins de la jeune Violette et des Toulousains seront à jamais scellés à celui de l’empereur.

Violette, sage et coquette petite grisette du faubourg, trotte gentiment de chez elle à Toulouse et retour, franchissant le Pont Neuf auquel elle s’est attachée depuis son enfance. En 1808, la visite de Napoléon aux Toulousains va être le premier événement qui va changer le cours des jeunes existences de Violette, Batiste et Célestin. En 1814, alors qu’elle a seize ans, âge de l’amour, la bataille de Toulouse bouleversera sa vie. Désormais, Violette, Napoléon et Toulouse seront liés.


Extrait :

« Célestin le pêcheur, de son côté, se sentait peu concerné par la notion de Liberté apportée par la Révolution de 1789. Il travaillait sur le bateau de Bertrand depuis qu’il était enfant, comme il l’aurait fait sous une royauté, sans doute ? il ne s’était jamais posé la question. Mais ce qu’avait apporté Napoléon, était l’idée d’égalité. L’Empereur prolétaire qui faisait plier les rois de l’Europe, avait mis chaque Français sur un même niveau, même s’il fallait plier l’échine sous un empereur. Dans le cœur et l’esprit de Célestin, l’égalité l’emportait sur la liberté. Au reste, avait-on jamais vu un peuple sans un chef à sa tête ? Cette question ne venait même pas à l’idée et, quelqu’un l’aurait-il effleurée, Célestin aurait ri aux larmes d’une telle absurdité. »

Gabrielle Dubois©, tous droits réservés

Extrait :

« Violette aurait aimé dire à Mme Doreloze qu’il lui semblait envisageable de pleurer en lisant un roman quand après, on revenait dans une réalité douce, baignée de lumière, de conversations charmantes et d’attentions. Quand on pouvait lever les yeux de son livre pour reposer son regard sur un jardin d’agrément, et non sur un utile potager. Violette ne tenait pas à ennuyer Mme Doreloze avec son idée qu’il est des personnes qui se doivent de garder un corps et un cœur solides pour résister et supporter bravement les devoirs et les conditions de leurs vies ; qui ne peuvent se permettre de verser des larmes de roman, au risque d’y épuiser leurs forces. »

Gabrielle Dubois©, tous droits réservés